ette rentrée est historique, marquée par l'actualité, de peu, nous aurions pu commencer la rentrée avec un ou une ministre de l'éducation nationale d'extrême droite... Les élections européennes et législatives ont montré un enracinement de l'extrême droite dans notre société. A l'école, comme dans la société, le racisme, la xénophobie, les LGBTQIA+ phobies n'ont pas leur place. Finalement, nous débutons l'année avec une ministre de l'éducation nationale démissionnaire alors que l'école manque encore et toujours de moyens en cette rentrée 2024. Les discussions entre les syndicats et le ministère pour améliorer nos conditions de travail (et particulièrement l'augmentation de nos salaires avec l'augmentation du point d'indice), pour discuter les modalités de recrutement des enseignants, pour défendre une école publique de qualité sont à l'arrêt en attendant la nomination d'un nouveau gouvernement.
Encore une fois, la rentrée 2024 dans l'éducation nationale est marquée par un nombre de professeurs manquants important (plus de 3000), alors que depuis 2017, c'est 8000 postes qui ont été supprimés dans le second degré. La crise du recrutement menace la continuité du service public avec 1142 postes non pourvus aux concours. Il manque aussi des AESH et AED en raison de la grande précarité que le ministère leur impose. Il faudrait 10 617 emplois pour retrouver le taux d'encadrement de 2017 dans le second degré.
Cette dégradation d'un service public de qualité est marquée aussi par de fortes inégalités au sein des établissements et à l'échelle du territoire. Les différentes réformes ne vont pas dans le sens d'une correction de ces inégalités. Dernièrement le Choc des savoirs, contre lequel de nombreux établissements se sont mobilisés pour dénoncer le tri social des élèves, l'abandon de certaines matières au profit des fondamentaux, une perte de liberté pédagogique en est une illustration.
Cette dégradation du service public de l'éducation nationale engendre une école à 2 vitesses, favorisant le privé, qui voit son financement par l'argent public en constante augmentation et un nombre d'élèves, particulièrement dans certaines villes, comme à Paris, en forte augmentation.
Dans l'élémentaire, une grève au national est annoncée le 10 septembre pour dénoncer les évaluations nationales, induisant une conformité, une normativité des pratiques et des élèves, niant l'hétérogénéité et les rythmes d'apprentissages de chacun. Une grève générale de l’éducation devrait avoir lieu en octobre.
Face à la récurrence de ces politiques, il n'y a pas de résignation ! Dans de nombreux établissement, des résistances se sont mises en place face au Choc des savoirs, en faisant des groupes hétérogènes. Les mobilisations de l’année dernière ont permis de ne pas fusionner le statut d’AESH et d’AED. Toutes les formes de mobilisations dont la grève permettent d’emporter des victoires. Mobilisons-nous !
Nous vous souhaitons une bonne rentrée !